Voici quelques mots apparentés, mais pas à part entière.
Le mot procès, désignant une poursuite, une instance devant un tribunal, peut fonctionner ailleurs également, et très légalement. Ainsi, en mode didactique, il peut revêtir le sens de processus. Toutefois, cet usage savant est rare, voire négligeable.
Dans la langue de Molière, l’emprunt process constitue un anglicisme purement hexagonal – un « angligonalisme »! – pour désigner ce qu’on nommerait mieux processus.
Témoin, l’ingénieur process.
Dans ce même ordre d’idées, au Canada, une certaine confusion règne entre les faux frères procédé et processus.
Pourtant, le premier ne désigne-t-il pas une méthode, une manière, un comportement, une façon d’opérer? Alors que le second renvoie à une série d’étapes, à une chronologie.
On connaît les procédés de fabrication, procédés industriels, procédés commerciaux, procédés brevetés, procédés littéraires, procédés stylistiques, procédés de vulcanisation, procédés d’affinage, procédés de raffinage et procédés de cryptage, entre autres…
… À distinguer des processus démocratique, processus concurrentiel, processus électoral, processus judiciaire et processus de paix, notamment.
Pour finir, la procédure régit, quant à elle, les formalités et les actes en justice, quand elle ne vient pas élargir la langue de l’informatique, qui aime puiser dans les ressources de l’anglais.
Ce sont donc tous des paronymes, assortis chacun de nuances qui ne les rendent guère interchangeables en réalité.
Pseudo-grammaticalement, dans un contexte inclusif et vaguement singulier, on dira qu’un voleur dévalise, mais que, par la suite, il n’a qu’à bien se tenir car le procès dure, vu la procédure.
MDR
(= Mots et dérivés rares)
Chronique de Carlos del Burgo, terminologue agréé et traducteur agréé
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