Étiquetage des médicaments : pour l’OTTIAQ, le bilinguisme est une nécessité

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L’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) exprime sa désapprobation quant à la volte-face du gouvernement fédéral sur l’exception à l’obligation de bilinguisme sur l’étiquetage de certains médicaments.

D’après une dépêche de La Presse canadienne reprise par Radio-Canada, le gouvernement Trudeau se dit ouvert à la proposition des conservateurs invitant Santé Canada à faire une exception à l’obligation de bilinguisme sur l’étiquetage d’origine de sorte que les contenants puissent être réétiquetés en pharmacie.

La cause : le contexte de pénurie de médicaments pédiatriques comme Tylenol, Advil ou Motrin.

L’OTTIAQ rappelle que cette position soulève de graves enjeux de protection du public. En effet, les médicaments, a fortiori ceux utilisés pour soigner les enfants, sont constitués de molécules chimiques dont l’usage, même courant, peut présenter des dangers très réels pour la santé et la sécurité et dont l’interaction avec d’autres produits peut se révéler fortement préjudiciable. De fait, il est essentiel que leur mode d’emploi soit compris de tous les usagers, quelle que soit leur langue officielle.

Toutes les mises en garde qui figurent sur les modes d’emploi de ces produits deviendraient inaccessibles au public francophone unilingue.

Comme l’a indiqué M. Donald Barabé dans une lettre adressée au premier ministre, M. Justin Trudeau, le 29 avril 2020 : « Il importe de rappeler que, selon le recensement de 2016 de Statistique Canada, 56 % de la population du Québec est unilingue, c’est-à-dire ne parle ni ne comprend l’autre langue officielle du Canada. »

Créer une exception sur l’obligation d’étiquetage bilingue constituerait une entorse au droit du public francophone unilingue, soit la majorité des francophones, d’être protégé contre des risques de préjudices graves, irrémédiables ou difficilement remédiables pour leur santé et leur sécurité.

Qui plus est, le Canada et le Québec disposent de la capacité de traduire ces étiquettes.

L’OTTIAQ se met à la disposition du ministère de la Santé du Canada à cet égard.

Du reste, le projet de loi du gouvernement Trudeau visant à moderniser la Loi sur les langues officielles interdit de telles entorses aux obligations juridiques relatives aux langues officielles. Celles-ci doivent s’appliquer en tout temps, y compris lors de situations d’urgence.

Cette position est d’autant plus étonnante que, toujours selon Statistique Canada, le pays compte 17 420 traducteurs, terminologues et interprètes et le Québec, 8 625. La main-d’œuvre est bel et bien disponible pour la traduction des étiquettes et des modes d’emploi.

À propos de l’OTTIAQ
Dans le cadre de son mandat de protection du public, L’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec, qui compte plus de 2 700 membres, se donne pour mission d’assurer et de promouvoir la compétence et le professionnalisme de ses membres dans les domaines de la traduction, de la terminologie et de l’interprétation. Il favorise l’amélioration de la pratique professionnelle et son adaptation à l’évolution des conditions technologiques, économiques, institutionnelles et culturelles.

Renseignements :

Nora Azouz

Responsable des communications / Communications Manager

514 845-4411, poste 1222 / sans frais : 1 800 265-4815

ORDRE DES TRADUCTEURS, TERMINOLOGUES ET INTERPRÈTES AGRÉÉS DU QUÉBEC 
1108-2021, avenue Union, Montréal (Québec) H3A 2S9
https://www.ottiaq.org/

Crédit photo : Pexels / Karolina Grabowska

  

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