Durant les 39es Assises de la traduction littéraire, qui ont eu lieu le week-end dernier à Arles, en France, il a beaucoup été question des correspondances entre la traduction littéraire et la musique.
« Depuis la nuit des temps, les textes ont sans doute d’abord été chantés avant d’être dits, déjà il y a un croisement qui se situe au niveau de l’oralité, même si on lit pour soi à voix basse la musique résonne à l’intérieur de soi », a expliqué à France Musique Jörn Cambreleng, directeur de l’association pour la promotion de la traduction littéraire Atlas. « Le son est vraiment ce qui guide le texte et souvent la priorité du traducteur est quand même de faire passer le sens, mais il est toujours dans les arbitrages entre le son, le sens et rythme. »
Rapport entre l’interprète-musicien et l’interprète-traducteur
Pour Tedi Papavrami, violoniste et traducteur, « la traduction littéraire c’est forcément dans le sens de la réduction. Parce que l’écrivain l’a conçu avec une grande justesse, c’est relié au sens même intime qu’il voulait exprimer. En tant que traducteur, on sera forcément limité. Mais ça peut donner plus de force parfois. C’est Proust qui disait que la tyrannie du ver oblige le poète à trouver des merveilles qu’il ne trouverait pas dans une totale liberté. Le miracle de la contrainte peut donner davantage de force paradoxalement ».
Selon le violoniste, la traduction fait davantage appel à l’intellect, alors que la musique est plus physique, et éveille immédiatement les émotions.
Source : France Musique, 14 novembre 2022
Crédit photo : Pexels / Gimmeges
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