Dans cette entrevue du magazine littéraire en ligne ActuaLitté, la romancière et éditrice palestino-canadienne Yara El-Ghadban évoque son travail de traductrice en Amérique du Nord.
« C’est certain qu’il y a des aspects de la pratique de la traduction qui deviennent plus faciles, mais je pense que chaque auteur constitue un univers en soi. […] Ce qui fonctionne pour un essai ne fonctionne pas pour un roman, et ce qui convient pour un écrivain indo-canadien par exemple, ne va sûrement pas convenir pour un écrivain anishinaabe. […] Chaque écrivain a des manies qui peuvent poser des défis aux traducteurs, mais quand on a acquis les solutions, le travail est facilité.
« L’important, c’est d’entrer dans l’univers de l’auteur sans pour autant s’effacer. On est toujours tenté de vouloir apporter notre patte, mais il faut surveiller ses propres tendances, surtout que je suis moi-même autrice. Je pourrais me demander : pourquoi ne fait-il que répéter la même chose?
« […] Il faut être humble face au texte d’un autre auteur. On fait très attention dans nos choix de traducteurs et traductrices chez Mémoire d’encrier. Par exemple, à l’hiver 2023, nous publierons un grand classique qui s’appelle Le contrat racial, du philosophe jamaico-américain Charles W. Mills.
« […] On s’efforce toujours de trouver un traducteur ou une traductrice qui, d’une manière ou d’une autre, a un lien avec l’auteur, ou alors, au-delà de la seule maîtrise de la langue, une véritable connaissance du sujet. Ce n’est pas facile. C’est encore un métier très homogène au niveau des parcours et des origines des traducteurs. »
Source : ActuaLitté
Crédit photo : Wikimedia
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