Betty Cohen est traductrice agréée et présidente de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec.
En réponse aux récents articles évoquant la disparition de 810 000 emplois, notamment en traduction, selon une étude de l’Institut du Québec, l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) souhaite clarifier certains points importants.
Les traducteurs connaissent et utilisent l’IA depuis plusieurs années
Les outils d’intelligence artificielle sont connus des traducteurs depuis 2017 et ils ont été rapidement intégrés dans les processus. Ces technologies améliorent l’efficacité et la qualité des services.
Les outils de traduction automatique sont limités
Bien qu’utiles pour des textes simples, ces outils montrent leurs limites dès que les documents concernent des domaines spécialisés, comme la médecine ou la finance. Les conséquences d’une mauvaise traduction dans ces contextes peuvent s’avérer désastreuses. L’OTTIAQ recommande donc une vérification systématique par un professionnel pour les textes sensibles. De plus, ces outils perdent en précision lorsque les textes sources sont mal structurés, confus ou ambigus.
Les risques liés à la confidentialité et à la cybersécurité sont réels
Les logiciels d’IA grand public présentent des risques importants pour la confidentialité et la sécurité. Tout ce qui y entre tombe automatiquement dans le domaine public, ce qui peut poser un problème de taille pour les documents professionnels ou confidentiels.
L’IA ne remplace pas l’intelligence humaine
L’IA repose sur des données et ne tient pas compte d’éléments essentiels comme l’intention, le contexte ou les destinataires d’un texte. Ces dimensions, qui nécessitent une intelligence émotionnelle et créative, sont au cœur du travail des traducteurs humains. Cela confirme que la profession n’est pas appelée à disparaître selon la méthodologie même de l’étude citée qui « utilise neuf variables clés (…) qui mesurent trois types de compétences considérées comme des obstacles potentiels à l’automatisation : la perception et la manipulation, l’intelligence créative, et l’intelligence sociale ».
Un métier en mutation constante
La traduction n’est pas menacée de disparition, mais en pleine transformation. Les outils d’intelligence artificielle, loin de remplacer les traducteurs professionnels, enrichissent leurs pratiques et permettent d’offrir des services encore plus performants. Au contraire, les limites de ces outils et les enjeux de confidentialité soulignent l’importance cruciale de l’intervention humaine.
Les traducteurs, terminologues et interprètes agréés membres de l’OTTIAQ continuent de travailler avec rigueur et professionnalisme, garantissant ainsi des services de haute qualité adaptés aux besoins de leur clientèle.
Pour plus d’informations, consultez l’avis publié par l’OTTIAQ sur la traduction automatique :
Avis de l’OTTIAQ sur l’intelligence artificielle en traduction.
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